😏 HUMEUR I ET SI ON SORTAIT ENSEMBLE ?
PAR RÉGIS PENHOET - 08.11.2021
Rassurez-vous de suite : ce titre, quelque peu évocateur, n'a pas pour sibyllin objectif de vous inviter à sortir avec moi.... en tout cas pas dans un cadre romanesque cela va sans dire !
En effet, je rentre à l'instant (nous sommes Samedi soir) d'une soirée spectacle puis after dans un bar et ce que je ressens, outre le fait d'avoir loupé l'émission numéro 9 saison 13 de DALS ( Danse avec les Stars, vive les acronymes ! ) ou de The Voice ( La Voix, ndlr ), est que le monde, loin d'être opaque, du vivant, à savoir les sorties spectacle et / ou entre amis, commence à renaître de ses cendres, et ce pour notre plus grand plaisir !
Cependant, un fait demeure : ce monde est loin d'être aussi serein et conséquent qu'avant, j'en veux pour preuve le nombre de personnes présentes dans ces deux lieux où, pour y avoir maintes fois mis les pieds jadis, en somme avant le contexte sanitaire que nous connaissons, il fallait faire la queue, patienter longuement devant l'entrée ou pour commander sa consommation et, pour les spectacles, notamment gratuits comme c'était le cas ce soir, réserver en amont !
20:30 – ROUND 1 : TY CATCH IMPRO, LE RETOUR EN FORCE !
L'association d'improvisation quimpéroise, forte d'un succès incontesté partout elle se produit, organisait ce soir son grand retour à la MPT du Terrain Blanc de Penhars pour proposer une version relativement inédite de son show, baptisé" Ty Boxe Impro ".
Le principe : une succession de deux duels d'improvisateurs expérimentés du Finistère (les sudistes contre les nordistes) qui rivalisent de créativité, d'audace et de talent pour mettre en scène bon nombre de thèmes, transmis par Rudy, meneur de jeu que l'on ne présente plus sur Quimper et ses environs, sur deux sessions d'une petite demi-heure de spectacle où pratiquement tout peut se produire !
En l'occurrence, on a pu assister - entre autres - à :
• la relation adultérine de Brigitte, première dame de France, avec un certain Vladimir, grand russe au pouvoir.
• Un jeune homme transformé en théière sujet à de fortes pulsions sexuelles.
• Une discussion à bâtons rompus entre deux paires de chaussures d'univers diamétralement
opposés, assistant malgré elles à la rencontre entre deux personnes au cours d'un dîner.
• Un jeune homme transformé en théière sujet à de fortes pulsions sexuelles.
• Une dispute de haut vol entre deux époux qui, pour justifier qu'il n'y avait plus de fromage dans le frigo, devaient se disputer à propos de tout et surtout de rien pendant cinq minutes.
• Et plein d'autres surprises encore (à noter que toutes ces saynètes, cent pour cent improvisées et donc non écrites et scénarisées, étaient sujettes à des contraintes de jeu annexes soumises aux comédiens qui les ont relevées avec succès).
Au final, on assiste à un spectacle de qualité, où l'humour est au coeur de l'événement,
mais aussi le plaisir de revoir cette équipe fouler à nouveau les planches
après en avoir été privée pendant près de deux ans.
Il en ressort plusieurs informations essentielles à l'issue de ce spectacle :
• En tant que spectateur, je me suis régalé (c'est également le cas des deux personnes qui m'accompagnaient) et on le comprend aisément car c'était drôle de bout en bout !
• Le monde du spectacle demeure en difficulté, notamment le monde associatif : malgré une bonne communication en amont autour de l'événement, un système de réservation pour assister à un spectacle gratuit dans une salle des plus accueillantes et le plaisir de pouvoir se défaire de son masque une fois dans l'enceinte de la salle une fois le spectacle démarré (ce qui est très certainement un réel plaisir aussi pour les comédiens qui peuvent scruter les visages emplis de mines ravies et non des masques uniformes et sans humanité ), on ne peut que déplorer un succès, certes conséquent, mais amoindri en comparaison de ceux que l'association a toujours connus ( que ce soit sur cette scène, au théâtre Max Jacob, au bar le Poitin Still, à Gouesnac'h, ou tout autre lieu ou l'équipe de comédiens, nommés improvisateurs, se déplaçait).
Les raisons de ce léger fléchissement sont légion : l'absence de volonté de porter un masque en dehors de ses obligations personnelles et professionnelles, la peur d'être à nouveau en contact avec une foule, voire de générer un cas contact, l'obligation d'avoir le sésame sanitaire permettant de montrer pattes blanches à l'entrée, et par extension si votre conjoint / ami / enfant / grand-mère / voisin ne le possède pas, cela peut vous désengager également d'une sortie programmée.
Mais, à ne pas en douter, le plus grand fléau qui justifie cette baisse significative c'est... l'habitude !
En effet, les gens s'habituent généralement à tout, même aux pires contraintes, et les effets psychologiques de se soumettre à un cercle de connaissances restreint restent bien ancrés dans les esprits et impactent encore notre façon de vivre, ce qui on ne peut plus normal. On a pris des habitudes, celle de rester paisiblement chez soi en sortant du travail, et une fois effectués courses, ménage, aller chercher ses enfants ou encore rendez-vous chez le toiletteur pour Victor ( c'est votre petit chien spitz, rassurez-vous ! ), on est épuisés et notre rythme de croisière n'est plus habitué à y ajouter des sorties loisirs en complément.
Reste qu'il est essentiel de reprendre une vie normale, mais qui plus-est de permettre
au monde artistique, notamment dans le milieu associatif
où l'action des bénévoles est nourrie par le retour du public,
de disperser à nouveau ses ô combien ondes positives et fédératrices !
23:15 – ROUND 2 : AFTER AU BAR DU FINNEGAN'S !
Nous voilà arrivés dans ce lieu mythique de Quimper pour passer notre seconde partie de soirée, et échanger sur le contenu du spectacle auquel nous avons assisté.
Là, première surprise, somme toute des plus agréables : le port du masque n'est plus obligatoire pour circuler dans le bar. On ressent alors, communément, une certaine libération mais aussi, et ce sentiment nous reste pendant un bon petit moment, l'impression d'être en infraction, qu'il nous manque quelque chose, comme si nous étions dépourvus de vêtements et que nous étions.... nus !
La seconde surprise est, avouons-le, moins plaisante. En effet, nous sommes un samedi soir, à un horaire théorique de grande consommation et pourtant, on ne comptabilisera pas plus d'une trentaine de clients, ce qui représente à peine le dixième du nombre de consommateurs qu'il y avait avant la pause non souhaitée.
Oubliée donc cette sensation de communauté festive, d'être aussi entouré que si on se trouvait à un concert de Soprano, de revivre avec joie le moment de la cloche où les clients sont priés de sortir et s'agglutinent, non sans un certain taux d'alcoolémie prononcé, sur le trottoir en mode "on va où maintenant ?"
Sans compter, avouons-le, que cette absence de clientèle massive amenuise considérablement les sollicitations de draguerie tous azimuts car moins de clients reviennent, par conséquent à moins de prétendants potentiels !
Plusieurs questions peuvent être soulevées pour, à terme, retrouver l'effervescence d'antan :
• Où sont donc passés les gens le Samedi soir ?
• Vont-ils revenir au sein de la communauté de sociabilisation ?
• Comment aider les associations culturelles à faire revenir leur public ?
Et vous, des idées ?
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