HUMEUR I ET SI ON SAUVAIT LA LANGUE FRANÇAISE ? (PART.1)
PAR RÉGIS PENHOËT - 12.07.2020
Ne t'est-il pas arrivé, lors d'une conversation, d'affirmer que tu " ne trouvais pas tes mots " ? Paradoxal puisque notre Langue Française possède une richesse inépuisable dans sa sémantique (jeux de mots, traits d'esprit et autres contrepétries à profusion), un stock de quelques 226 264 mots (sans les conjugaisons et les pluriels) ainsi qu'un nombre incalculable de synonymes pour un même mot (ce "mot" qui détient pour lui-seul : parole, terme, vocable, langage, discours, sentence et j'en passe !)
Il faut dire que la Langue Française est exprimée par le biais de 300 millions de locuteurs, elle s'avère langue officielle dans 29 pays, et il s'agit de la deuxième langue la plus enseignée dans le monde. Mais alors, pourquoi cette même Langue semble considérablement poser problème ?
Décryptage des quelques motifs pouvant justifier l'impensable, à savoir qu'on en perd ses mots !
DES RÈGLES COMPLEXES À TOUT-VA !
On en a tous pleinement conscience : c'est la complexité de notre langue qui la rend si riche, et pour la rendre complexe, ça les grammairiens s'en donnent à cœur joie ! En effet, on peut dénombrer des dizaines et des dizaines de règles grammaticales, orthographiques ou de conjugaison qui possèdent toutes leurs propres exceptions à s'en arracher les cheveux.
C'est d'ailleurs indéniablement de la Langue Française que nous provient l'expression : " C'est l'exception qui confirme la règle ! ".
Parmi les plus populaires, et parfois les plus déroutantes :
- Le N qui gagne une patte et se métamorphose en M devant son jumeau M, le B ou le P.... récemment baptisée règle de M'Bappé, joueur de foot à crampons (avec un M et non un N, admire au passage la nuance !) ayant laissé à tout jamais son nom dans l'Histoire.... orthographique ! Évidemment, cette règle est pourvue d'exceptions telle que dans le mot "embonpoint" qui prend cette marque une fois sur deux. Pourquoi ? Mais parce que c'est ainsi que ça s'écrit, CQFD !
- Alors que nous ne possédons que six voyelles (dont le Y qui possède un son à l'identique avec son homologue), la Langue Française se permet de créer une multitude d'autres phonétiques en mariant ces dernières entre elles ( A et U, O et U, A et I, O et I ), en les unissant à leurs compatriotes consonnes (O et N, E et N, I et N, A et N, U et N..... À noter que le N est un véritable mari volage puisqu'il sort sans complexe avec toutes les voyelles de l'alphabet !) voire en couvrant ses dames voyelles de divers couvre-chefs qui leur confèrent un nouveau son tels que le E qui possède pas moins de quatre chapeaux distincts (é – è – ë – ê) de quoi mettre l'accent sur une pléïade de graphies possibles.
LES LETTRES QUI COMPTENT DOUBLES RESTENT UN CLASSIQUE DU GENRE
Nul besoin de jouer au scrabble pour compter les lettres qui peuvent compter double dans un seul mot. Quasiment toutes les lettres de notre alphabet (précisément 19 sur les 26 qui le composent) peuvent être doublées voire triplées !.... (Mais non, ça c'est de l'intox, la seule lettre qui peut être suivies en trois exemplaires est le E comme dans " créée " )
Et il est primordial d'identifier ces doublons, car le sens d'un "même" mot peut considérablement différer en l'absence de cette lettre jumelle :
" Lors de notre balade, il m'a conté une splendide ballade ! "
Mais il faut aussi, et surtout, comprendre ou mémoriser, les raisons pour lesquelles une lettre d'un mot se voit soudainement affublé d'une doublante :
" Le responsable a porté le chapeau car son acte irresponsable n'a apporté que des problèmes."
Des sons identiques à la prononciation mais qui diffèrent sur le papier, il y a pléthore :
- Le son [F] a bien souvent recours au lifting pour remplacer par l'alliance P et H (qui lui confère un meilleur physique sans lien aucun avec la physique)
- De son côté, le [S] qui dispose de quatre orthographies divergentes, de quoi multiplient les confusions :
" La Langue Française n'est pas une science infuse mais une solution accessible à tous ! "
Mais aussi des lettres qui disposent de plusieurs phonétiques, parfois même dans un même mot : la lettre C qui possède deux sons distincts et qui, accouplé avec le H prend une troisième résonance ou avec le Q sert de simple accompagnateur.
Même principe chez son camarade G qui, marié à certaines voyelles (E, I et Y) possède un son qui diffère que lorsqu'il s'unit au A, O ou U.
LES LETTRES ''MUETTES'' À LA FIN DES MOTS
À l'instar du H qui sert généralement de figure décorative pour habiller le début d'un mot (et non " abiller " ), bon nombre de ses comparses s'invitent à la fin d'un mot. Le S, on sait qu'il est là pour symboliser le pluriel, mais les autres, ces D, T, C, P et consorts, pourquoi sont-ils là si ils ne s'expriment pas ?
Et bien la raison est simple : ils servent à marquer la présence d'une femme cachée (un peu comme une alliance empêche une tiers-personne de te draguer) ou d'un membre caché de la même famille (car la Langue Française est très attachée à ses racines familiales !)
En suivant ce principe, on devine que le P du loup cache la loupe (et non la louve) tandis que le F de la clef (qui a depuis belle lurette pris la clé des champs) n'a de raison que son origine latine.
LE GENRE DES NOMS COMMUNS ET LEURS ACCORDS : UN VÉRITABLE CASSE TÊTE !
C'est l'un des facteurs de richesse de notre Langue Française : chaque mot possède un genre, masculin ou féminin, ce qui semble dénué de sens puisqu'un objet ne possède pas d'appareil génital, au même titre qu'un oiseau, qu'il soit homme ou femme, reste un oiseau, et qu'une mouche, aussi virile soit-elle, reste une mouche. On peut aussi citer l'arbre ou la plante qui sont catalogués d'entrée de jeu. (quoique c'est un mauvais exemple car la plante peut devenir plant, mais j'ignore le lien de cause à effet !)
Je n'évoquerai même pas les mots masculins qui ont recours à la chirurgie esthétique et deviennent pour des raisons inconnues, féminins au pluriel ! (finalement j'en ai parlé donc autant les citer : amour, délice et orgue)
DES CASSES TÊTES DE CONJUGAISON À TOUS LES TEMPS.
S'il existe bien un domaine de la Langue Française qui pose problème, c'est bien la conjugaison car en effet, si on compte les modes de l'indicatif, des participes, de l'infinitif, du conditionnel, de l'impératif, du subjonctif ou encore du gérondif, on atteint les 22 temps temps distincts !
Alors bien sûr nous avons le droit à l'erreur ! Surtout lorsqu'il s'agit des temps qu'on n'utilise jamais, à l'image du passé simple qui porte ô combien mal son nom !
''Vous chantâtes sous la pluie si bien que nous fuîmes et que les chiens purent faire leur balade''.
Parce qu'il existe une chronologie plus complexe que passé-présent-futur, ce qui serait trop basique pour notre belle langue, nous l'avons agrémentée d'entre deux-temps comme le passé composé qui est supposé se dérouler avant l'imparfait ou le futur antérieur (plus oxymore tu meurs doublement) qui lui exprime une hypothétique action qui aura lieu avant une autre. Voilà qui est plus-que- parfait !
Et encore, je fais l'impasse sur les homophones, homonymes et autres homographes et leurs opposés antonymes ou paronymes car sinon tu vas avoir la sensation de retrouver le banc de l'école, ce même banc où aujourd'hui, l'apprentissage de notre langue semble faire débat.
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