🎙️ HUMOUR I DAYLIRE COMEDY CLUB  : UN QUATUOR D'EXCEPTION !


PAR PEGGY VERRIER  ET  TONY SANS PERMISSION - 05.06.2022

Sur scène, BRASCO, LYREM, Hugo LE VAN, Yann RICORDEL & Éric GARNIER I (c) Pierre-Alexandre COIC
Sur scène, BRASCO, LYREM, Hugo LE VAN, Yann RICORDEL & Éric GARNIER I (c) Pierre-Alexandre COIC

Des embruns de rires s'annoncent par la nouvelle vague d'humoristes : une vraie soirée DAYLIRE comme on les aime, avec le talent des comédiens (et comédienne), venus de Nantes et alentours pour la plupart.

 

Quatre univers, quatre styles que tout oppose et qui sont pourtant complémentaires à l'éclectisme du concept qui prend du galon dans le paysage breton.

 

Vendredi 25 Mars 2022, Pierre Alexandre, Peggy et moi, étions à un nouveau plateau d'humour, dans un cadre exceptionnel, portés par les talents que sont Yann RICORDEL, LYREM, Hugo LE VAN et BRASCO.

 

À l'exception de Hugo LE VAN venu jouer en 2019 sur Quimper, que vont nous réserver les trois nouveaux ?

Réponse tout de suite...

 

SELON TONY


19h pétantes, c'est avec joie et excitation que je rejoins mon équipe à la Baleine Déshydratée, pour une nouvelle session du DAYLIRE COMEDY CLUB. Quatre nouvelles têtes d'affiches pour quatre styles à découvrir, c'est encore une fois la promesse d'un éclectisme sans faille, réfléchis et pensé par les équipes.

 

Côté technique, des lumières de couleurs ont même été rajoutées et c'est au crédit de Théo LE NERRANT : bravo pour la scènographie ! Cette transformation visuelle - aussi aboutie soit elle - suffira t'elle à retenir l'attention des 80 personnes assises, où l'ambiance dans le bar est déjà très bruyante ? Voyons cela de plus près...

 

21H : QUE LE SPECTACLE COMMENCE !

 

Par sa facilité à conquérir le public à l'animation, c'est en véritable chef d'orchestre qu'Éric GARNIER (président de l'association) décide d'emboiter le pas.

 

Sur fond d'ambiance musicale géré par GGils, il explique aux nouveaux comme aux fidèles, le concept du DAYLIRE COMEDY CLUB, tout en donnant un aperçu de la dynamique de la soirée, en demandant une nouvelle fois au public de le huer quand il scande ''public de merde'' : l'effet gag fonctionne encore et le public chauffe les bancs !

 

Avec un chapeau en fin de sortie - véritable indicateur de la qualité du show - le public tape des mains, frappe des pieds et s'apprête à accueillir le premier artiste !

 

21H15 - YANN RICORDEL, SUR LE PONT !

 

Nouveau venu dans la famille DAYLIRE, il s'affiche immédiatement dans un registre chansonnier et plus précisément, dans la culture du jeu de mot. Il étrille l'actualité, en craquelant le vernis des idées reçues, jusqu'à faire un parallèle assez inédit entre le COVID et le conflit actuel en Russie. 

 

C'est fin, c'est recherché, confessant même son pitch d'un des derniers Star Wars au cinéma avec des personnages comme Po, Rey et Finn ! 

 

Pour conclure, je dirai qu'à la boutique du rire, entre le rayon ''Raymond DEVOS'' et ''Stéphane DE GROOT'', vous trouverez YANN RICORDEL, un artiste touchant  ! Bravo encore ! 

 

21H30 - AVANT L'ENTRACTE, HUGO DÉBARQUE !

 

Après une pause méritée, nous retrouvons Hugo LE VAN, déjà passé au DCC en 2019.

 

Au fil des scènes, il a pris du galon, au point de s'autojuger en permanence. C'est à mourir de rire dans l'assistance, quitte parfois à choquer un peu trop vite. 

 

C'est ce qui fait sa marque de fabrique, et personne ne lui en voudra ! 

 

Cet humour urbain, un brin provocateur peut nous faire penser, par moment au style d'écriture d'Alban IVANOV.

 

Un talent à suivre de très près...

 

22:00 - FAITES PLACE À LYREM !

 

Au retour du break, changement de registre : LYREM nous invite à rentrer dans un univers totalement atypique et barré (à l'image de la jeune femme !).

 

À coups d'anglicisme, à base de ''shifting'', ''bitchriking'' et ''walking'', elle nous raconte comment les termes français de base, se sont complexifiées avec le temps par cet anglicisme, au point de ne plus réellement comprendre la définition et donc, le sens véritable.

 

L'anglicisme... sujet osé, mais à vouloir être un peu trop technique, la jeune femme a commencé à perdre une partie du public.

 

Une détresse de NOEL, son obsession d'être hypocondriaque, en passant par les méchants de Disney, sa prestation au fil du sketch se termine en demi teinte.

 

C'est dommage, car son texte était plutôt bien abouti, mais ayant perdu le public à de courts moments, sans compter la pollution sonore dans le bar, la jeune femme a eu du mal à bien se faire comprendre et à maintenir le public. Sans nul doute que dans un contexte plus favorable, la jeune femme aurait pu s'affirmer davantage. Force à elle, nous la suivons de près...

  

22:15 - ULTIME RIGOLO : PLACE À BRASCO !

 

Dans un style chill, décontracté, le jeune homme rassure son public dans les premières secondes sur sa volonté d'être contre les statistiques, quoi qu'il arrive.

 

Des exemples concrets de la vie de tous les jours, viennent cueillir le public ! De l'histoire avec son ex au complexe du bide, en passant par une course bourré en UBER, l'artiste ne se refuse rien, et en toute franchise : il aurait tort de s'en priver ! Bravo encore pour la performance !

 

BILAN : Même si l'atmosphère générale a fait place au rire, l'ambiance globale du lieu était très bruyante. C'est très déstabilisant et c'est cher payé pour les artistes qui ont une écriture et mise en scène soignée.

 

Il est important que l'organisation rectifie le tir au plus vite, sur ce qui ne peut plus relever de la simple erreur de débutant : imposer un cadre immédiat au public, pour mettre en valeur, le travail des comédiens.

 

L'association LES DAYCONNADES, par sa solide expérience des scènes, saura faire le nécessaire sur les prochaines dates, j'en suis convaincu.

 

 


SELON PEGGY


C’est devenu comme une petite routine, désormais, le DCC, et sa machine bien huilée. La mise en scène, les invitations à faire du bruit, à huer au fameux « public de merde » !


Enfin, pas tout à fait. Car, un spectacle comme celui-là, ça n’est jamais la routine, justement. Tant il y a de formes d’humour, de façons d’amener les choses, de facteurs entrant en ligne de compte… dont un, il faut bien reconnaître, le facteur générationnel.

 

Ne dit-on pas que l'on « peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » ?

 

Entre excitation et interrogations, la première que je me pose : « serais-je de bon public, ce soir ?» Vais-je me retrouver, à travers les différents discours, cela va t-il me parler ? Vont-ils me toucher, m'indisposer, ou à l'inverse, me laisser de marbre... Côté ambiance, tout y est, éclairage, DJ, animation : maintenant, place à mes deux mentions spéciales de la soirée !

 

ZOOM SUR HUGO LE VAN

 

Si vous appréciez l’humour « sans fard et sans chici » vous allez être servi. C’est un peu mon cas !

 

Et quand il vient nous conter sa vie, ses bourdes et ses galères, c'est un peu "Jo la débrouille". Le mec très simple, qui a dû bourlinguer, essuyer les plâtres, se prendre quelques vestes, aussi. Un humour de rue, un brun provocateur. En paroles comme en gestes pour le moins évocateurs. Quitte à donner dans la désinvolture. Choquer, c'est encore faire réagir ! 


Pas facile tous les jours, la vie en collocation. Surtout lorsque l'on souhaite ramener sa petite copine à la maison. Pour  l'intimité, on repassera ! Ou encore, entendre les ébats du colloc', dans le lit du dessus, alors qu'on est désespérément... seul.  De quoi donner des idées, parfois...


C'est là qu'une idée me vient. Comme un rappel... Je l'ai ! "Viens chez moi, j'habite chez une copine" ! De Patrice Leconte.
Bien oui, chacun ses références ! Et ce sont les miennes... J'vous l'avais pas dit, ça ?


De l'auto critique, il n'en manque pas. J'aime aussi, gage d'humilité. En gros, Hugo, c'est le bon copain, la bonne pâte. Quelqu'un d'attachant, que l'on aura parfois envie de trucider, mais à qui l'on finira toujours par pardonner, car, enfin, regardez-le bien... La gentillesse se lit sur son visage. 

 

CHANGEMENT TOTAL DE  « DÉCOR » avec LYREM

 

Un humour que je qualifierai de plus « intello », plus « Hi Tech ! » Pas de doute, la jeune fille est à la page, à la pointe du modernisme. Les anglicismes, elle en connaît un rayon, et je la rejoins sur ce point, ça en devient parfois pénible, toutes ces nouvelles « figures de style » pour se la jouer « in »

 

En éternelle amoureuse de la langue française, je mets direct mon veto ! Un petit côté "vieux de la vieille" que j'assume totalement. 


Seulement voilà, pour s’amuser et rire de toutes ces formules, faut-il encore... les connaître. Et visiblement, je ne suis pas la seule à être larguée. 


Le shifting ? Une chance, j’ai appris très récemment ce dont il s’agissait, mais, est-ce le cas de tout le monde ?

 

Là où je ris volontiers, c’est quand elle me parle hypocondrie et Doctissimo ! Le mariage qui tue !
Surtout si l’on est de naturel angoissé.

 

En bref, la jeune fille est venue nous dresser le portrait d’un monde qui avance, ne cesse de se moderniser, mais, ne le ferait-il pas un peu trop vite ? Si le discours a un peu de mal à prendre, finalement, n’est-ce pas le signe qu’il se tient ?


Ne sommes nous pas, en majorité, un peu dépassés pour tout cela ? Et surtout, avons nous réellement envie, de nous y mettre ?

J'en profiterai d'ailleurs pour livrer ici ma petite conclusion. Sous forme de conseil, à tous ces jeunes (ou moins jeunes) talents, qui débutent dans le domaine de l'humour. En toute bienveillance. Veiller à toujours se projeter dans l'esprit du Public.

 

Avoir des références, cinématographiques, ou autres, c'est très bien ! Mais, tout le monde n'a pas les mêmes. Mangas, dessins animés, appareils dernier cri...

 

Cela ne parlera pas à tout le monde. Préférer la généralité, si vous voulez éviter à certains le douloureux sentiment d'être mis sur la touche, de créer le malaise. 

 

À moins d'être certain de vous adresser au "bon" public. Ici, il n'est question que de faire connaissance. Alors, ne nous découragez pas de vous connaître davantage, cela serait dommage.

 

N'est-ce pas ?