🛒 CONSO I CONSOMMER PEU POUR CONSOMMER BIEN.


PAR RÉGIS PENHOET - 16.05.2022

Il est un constat indéniable aujourd'hui : nous produisons à outrance, et par voie de conséquence, nous consommons à l'excès. Et si nous prenions le problème en sens inverse ?
Il est un constat indéniable aujourd'hui : nous produisons à outrance, et par voie de conséquence, nous consommons à l'excès. Et si nous prenions le problème en sens inverse ?

En effet, si nous décidions de consommer moins (je dis sciemment nous car je reconnais volontiers avoir moi-même une tendance à trop consommer, surtout dans certains domaines, mais là n'est pas le propos ).

 

Quoique.... nous avons toutes et tous, et c'est bien naturel, des domaines où nous maîtrisons parfaitement notre budget ainsi que nos dépenses (notamment parce que aujourd'hui faire des économies rime avec nécessité d'en faire ! Bon, ça ne rime pas phonétiquement parlant mais  l'idée est là ! Fin de la parenthèse.)

(c) freepik.com
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Une de premières sources de dépenses souvent inutiles et créant une sensation de surconsommation : les cadeaux ! En effet, les occasions de transmettre un petit présent sont légion : anniversaire, Noël, St-Valentin, passage d'un examen, envie de faire plaisir....

(euh, en tant que Bigouden je ressens l'étrange besoin de supprimer cette ultime proposition ! )

 

Bref autant de joyeusetés que d'opportunité de remplir plus encore ses placards d'objets inutiles que l'on acceptera volontiers par complaisance, de vêtements que l'on ne portera jamais car on n'osera pas admettre que les goûts et les couleurs, ce n'est pas que de la foutaise ou encore de livres ou DVD que l'on aura reçus par manque d'inspiration de son généreux donateur.

 

Pour ce faire, une solution existe : des présents malins ! Un parfum, un panier garni de confitures et autres pâtés, un voyage, vous pouvez le constater : les idées ne manquent pas pour éviter d'encombrement progressif ! 

 

 

QUE POUVONS NOUS CHANGER À NOTRE ÉCHELLE ?


(c) pinterest.fr
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En premier lieu, nous avons tous entendu parler une bonne dizaine de fois du nombre incalculable d'objets jugés " inutiles " que nous possédons dans notre intérieur. Ils ne sont pas nécessairement inutiles au moment-même où l'on se les procure ( dons ou achats ) mais le deviennent très rapidement dès lors qu'on les enferme dans un placard pendant plusieurs mois / années / décennies.

 

Un objet se doit donc de " vivre ". Si il est enfermé dans un tiroir, c'est qu'il ne sert à rien et qu'il a donc été fabriqué pour rien. Alors pourquoi le conserver ?

 

Les raisons sont multiples, mais la plus sollicitées d'entre elles est : parce qu'il pourra servir un jour (ce qui peut s'avérer vrai, bien sûr, mais quelle en est la probabilité ? Et surtout quel est le pourcentage d'objets délaissés qui resserviront véritablement  ?)

 

Cette raison masque évidemment une autre motivation bien moins légitime quoique tout aussi compréhensible : l'attachement !

 

En effet, chaque objet détient, par le biais de son détenteur, sa propre histoire.

 

On peut avoir porté tel ou tel teeshirt délavé lors de son premier rencard, reçu ce mirifique crayon publicitaire lorsque l'on a pris l'avion pour la première fois ou encore écouté maintes fois la face B de cette cassette audio dont on ne possède même plus l'appareil pouvant encore l'écouter.

 

Bref, tous ces objets nous accompagnent tout au long de notre chemin de vie et, consciemment ou non, on peut être amenés à s'y " attacher ".... Et non, rassurez-vous, cela ne fait pas nécessairement de vous des personnes dites objectophiles ! Non, vos sentiments demeurent humains et sont simplement liés à vos émotions.... tout ce qu'il y a de plus normales !

 

Reste à trouver le courage de se lancer dans une opération tri à domicile et parvenir à créer une barrière émotionnelle entre utilité réelle de l'objet et sentiment et / ou souvenir qu'il ravive, et ce dans l'optique de procéder à un véritable ménage par le vide. Il existe des théories mathématiques à ce sujet. Je ne me rappelle pas des chiffres exacts mais disons approximativement qu'un vêtement qui n'a pas été porté pendant un an risque fort bien de ne plus l'être, un livre qu'on a acheté il y a plus de six mois possède soixante-quinze pour cent de risques de n'être jamais ouvert et une décoration que l'on a reçue en cadeau et que l'on a soigneusement rangée dans un tiroir ne verra très probablement jamais plus la lumière du jour.

DÉCONSOMMATION : LE CHANGEMENT, C'EST MAINTENANT !


(c) arts.toutcomment.com
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Assez ergoté désormais car je ne vous glisse pas toutes ces informations quelque peu moralisatrices pour rien (je précise toutefois que je m'inclue totalement dans cette morale !) car il existe des méthodes efficaces pour venir à bout de ces accumulations excessives.

 

La première est locale et se nomme la Ressourcerie.

 

Ici le principe est des plus élémentaires : on donne des objets que l'on n'utilise plus et cette structure les revend ensuite à prix bas à des personnes ayant des ressources financières amoindries ou qui désirent tout simplement opter pour donner un second souffle à un objet plutôt que de participer à la création de nouveaux.

 

Treuzkemm, La Ressource-Qui-Rit, ressourcerie à Quimper - Treuzkemm, La Ressource-Qui-Rit - Ressourcerie à Quimper (jimdofree.com)

 

À l'heure où je vous écris ces lignes, cette structure possède une popularité indéniable et a le vent en poupe car on est toutes et tous conscients que la productivité à outrance n'a aucun véritable intérêt et que les enjeux écologiques ET économiques sont primordiaux.

 

Cependant, il existe d'autres façons de mettre un terme à cette surconsommation. 

 

La première (testée personnellement) : vider ses placards régulièrement et changer de tiroirs à chacun de ses objets. L'intérêt d'un tel procédé : se rappeler des objets / vêtements que l'on possède et éviter ainsi des achats superflus. De plus, le fait de revoir certains objets / vêtements peut susciter davantage d'intérêt pour lui que lorsque l'on se l'est procuré ou, à contrario, réaliser que celui ne nous convient pas (ou le cas échéant ne nous va pas, tel un bonnet sur un épouvantail) et on peut alors décider en tout état de cause de s'en séparer (sans le jeter, CQFD, il existe des malles Abi29 ou des ressourceries pour récupérer tout objet / vêtement n'ayant plus d'attrait à nos yeux).

 

Une autre méthode de " déconsommation " consiste au réinvestissement des vieux objets ou habits démodés voire troués. Le concept est lui aussi plutôt tendance ces dernières années. Il s'agit de transformer un vieux drap en rideaux, un jean usé aux genous en short pour se rendre à la plage ou encore un égouttoir en porte-revues : celle-ci je ne l'ai pas inventée mais dénichée sur ce lien qui recense de nombreuses idées de transformations d'objets pour leur offrir un second souffle.... Ingénieux !  38 Idées Géniales Pour Recycler Vos Vieux Objets Facilement. (comment-economiser.fr)

 

Cette option permet de recycler bien des objets du quotidien sans avoir recours à de nouveaux achats et de surcroît, c'est plutôt gratifiant de créer ses accessoires soi-même.... comme en cours de technologie lorsque nous étions au collège ( je l'ai conservée longtemps mon horloge bricolée en sixième !)

 

Par ailleurs, si vous n'avez pas de temps à investir dans de tels projets manuels, il vous reste l'option de les apporter à des structures professionnelles et / ou associatives dédiées à la célèbre citation de Lavoisier " Rien ne se perd, Rien ne se crée, Tout se transforme ! "

 

Et des structures spécialisées dans cet art de la déconsommation, il en existe pléthore : Emmaüs et le Secours Populaire bien sûr, mais aussi les vide-greniers et autres vide-jardins, très en vogue, ou encore les entreprises qui se lancent dans un beau projet, à l'instar de celle-ci :

 

À Saint-Yvi, DKO Factory transforme des objets anciens en luminaires originaux | Côté Quimper (actu.fr) 

IL N'Y A PAS DE PETITS GESTES, JUSTE DES GRANDES VICTOIRES.


(c) actualites.uqam.ca
(c) actualites.uqam.ca

L'autre solution pour mettre fin à la surconsommation serait de faire barrage (terme très répandu depuis quelques semaines, ndlr) à l'obsolescence programmée.

 

Toutes ces fichues mises à jour sur nos appareils de compagnie (Smartphones et Ordinateurs portatifs pour ne citer qu'eux), nous incitent à changer couramment de modèles pour un plus récent, théoriquement plus performant, plus rapide (on se demande l'intérêt d'une telle rapidité parfois !).

 

Là encore, c'est facile à dire et je reconnais humblement faire partie des personnes appréciant disposer d'appareils dits "compétitifs" mais il ne faut pas exagérer : changer son Iphone une fois par an, c'est davantage de la propagande qu'un intérêt certain pour la technologie de pointe.

 

Parmi les actions qui peuvent être menées à bien pour limiter au maximum le productivisme à outrance, on peut aussi citer celles d'ores et déjà bien inscrites dans notre quotidien, tels le recours au service de covoiturage BlaBlaCar (pour l'avoir utilisé pour la première fois récemment, j'en ai été très satisfait : cela permet de sacrées économies surtout pour de longs trajets ponctuels.).

 

L'utiliser pour se rendre au travail, dans un monde parfait, cela pourrait se faire, mais nous savons toutes et tous qu'avec les nombreux postes avec horaires en décalés, voire de grandes coupures dans le courant de l'après-midi, c'est compliqué à s'organiser.

 

On citera aussi les bibliothèques situées dans les espaces publics, baptisées " Boîtes aux Livres " et proposant un concept simple et fort de par son symbole d'échange et de convivialité : transmettre des bouquins qui prennent la poussière dans nos placards en libre-service dans ces étagères prenant place aux abords des centre-bourgs ou des entrées de centres commerciaux (à titre d'exemple local, il y en a plusieurs à Carrefour Quimper).

 

Le principe du slogan "Lisez, Donner, Échangez" prend alors tout son sens avec une volonté forte de mettre en avant le partage plutôt que de lancer des éditions de livres à perte de vue (d'autant que beaucoup d'entre eux ne sont malheureusement jamais lus).

 

À noter que je n'aborderai pas ce jour le sujet des livres audio ou dématérialisés qui possèdent l'avantage de réduire la production de papier mais perdent à cette occasion le charme de leur support paginé, c'était ma dernière parenthèse, promis !

OBSOLESCENCE : DÉPROGRAMMATION EN COURS...


(c) quoidansmonassiette.fr
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Si il demeure bien une source de dépense censément inépuisable créant bien des consommations à l'excès, c'est le domaine alimentaire. En effet, on dénombre pas moins de cinquante kilos de pertes et gaspillages en nourriture pour un consommateur français par an (source zero-gachis.com).

 

Ce chiffre, ô combien renversant, met en lumière l'essentialité de mettre un terme à ce gaspillage, et ce chacun à notre " petit niveau ".

 

Il existe d'ores et déjà moult initiatives mises en application (via des plateformes éponymes) pour réduire considérablement les dépenses de tout un chacun tout en limitant les pertes de denrées comestibles.

 

L'application " Too good To Go ", pour ne citer que la plus populaire ces dernières années, permet à chaque utilisateur de connaître les bons plans de son quartier en terme d'approvisionnement.

 

Pour ce faire, les commerçants partenaires proposent des systèmes de paniers surprises regorgeant de produits frais qui risquent bientôt d'être qualifiés d'invendus, et ce à prix réduits. L'objectif est donc double :

permettre aux commerçants d'éviter d'importantes pertes dans leurs productions et aux consommateurs d'avoir accès à de succulents produits locaux ( certes difformes mais en quoi le physique d'un légume est-il essentiel à son bon goût ! )

 

C'est ce qu'on nommera joyeusement un échange "donnant donnant" !

 

Les grandes surfaces ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit de sensibiliser les consommateurs avec leur budget, c'est pourquoi les enseignes ont progressivement en place des rayons baptisés " anti-gaspi " avec pour principal objectif de vendre les produits frais périssables à dates courtes.

Concrètement, tous les produits alimentaires sont soumis à une date limite de consommation transmise par le fabricant (dont l'acronyme plus connue est DLC, à ne pas confondre avec la DDM, Date de Durabilité Minimale d'un produit, transmise à titre indicatif).

 

En bref, cette DLC qui influe considérablement sur la rotation des produits et sur la commercialisation parfois écourtée de ces derniers, obligent les enseignes à avoir recours à diverses astuces d'offres promotionnelles, à l'instar de l'enseigne " NOUS anti-gaspi " récemment ouverte dans la zone Gourvily de Quimper et spécialisée dans la vente de produits DLC.

 

Mais attention ! Si ces DLC sont des normes obligatoires en terme de vente, il n'est pas nécessaire de les suivre à la lettre (enfin à la date chiffrée). En effet, bon nombre de produits considérés comme " périmés " d'un point de vue légal ne le sont absolument pas d'un point de vue gustatif.

 

Plusieurs paramètres sont donc à prendre en ligne de compte : la caractère obligatoire d'une telle donnée quels que soient les composants du produits (un gâteau sec ne va pas pourrir de la même façon qu'une crème lactée). De plus, il est primordial de constater que l'écart de temps entre la date de l'achat du produit et celle de la date d'arrivée à péremption s'est considérablement réduit au fil des années. Le meilleur moyen pour savoir si un produit est humainement (ou animalement) consommable est.... de le regarder et / ou de le sentir !

 

Il reste un facteur à aborder dans le domaine du gaspillage alimentaire (et j'avoue honteusement avoir moi-même ma part de responsabilité ), c'est la surconsommation que l'on peut qualifier de système de stockage

( système qui a fait ses preuves durant le confinement, rappelez-vous !)

Qui n'a jamais lors de ses courses effectuées en grande distribution, tout particulièrement lorsque l'on pousse un chariot, acheter plus que de raison en se disant qu'on évitera ainsi de manquer tel ou tel produit par la suite ?

 

Moi-même ayant été partisan de ce concept qui semble à priori pertinent, j'ai ensuite réalisé la perte colossal de produits dans mon congélateur ainsi que dans mes placards de produits qui n'étaient plus du tout comestibles. À l'exception des boîtes de conserve que je me permets de stocker sans en abuser, j'opte dorénavant pour un turn-over régulier dans mon frigidaire (et le Bigouden averti que je suis apprécie !).

 

Vous l'aurez saisi, il existe une multitude de façons de penser économies et donc de s'auto-responsabiliser pour ralentir, à sa mesure, la surconsommation et espérer de ce fait alourdir son porte-monnaie.

 

 

Et vous, quelles sont vos solutions déployées ?

(Ça m'intéresse !)